Les poèmes de Ce jour d’hui… et ceux d’Oktàna baignent dans les mêmes eaux effervescentes, nous emportent dans le même jaillissement, la même pulsation perpétuelle. En eux s’épanche et s’épanouit une fois de plus le grand rêve éveillé du poète, son obsession permanente, dionysiaque : la femme, le désir, l’union des corps — mais la sensualité incandescente qui baigne ces poèmes, au-delà de la sexualité, embrasse de façon diffuse toute la création, faune, flore, monde minéral en même temps que l’ensemble des êtres, humains ou supra-humains, nymphes et Amazones, centaures et archanges.
Voici de nouveau un livre triomphal, émerveillé, allègre, à la fois solennel et bondissant, où la sensualité imprègne jusqu’au maniement des mots, à l’envoûtement des rythmes, aux jeux de sonorités, aux caresses ou aux frottements des allitérations, au tam-tam des répétitions. Voilà l’un des euphorisants de papier les plus puissants qui soient.
Chaque jour qui passe
je me réduis un peu plus.
Je diminue,je diminue
et ne serai plus bientôt
que le point noir
au bout de ma petite phrase.
Ils vont et viennent, ces poèmes, entre les époques et les lieux, disant la tristesse du passé et du présent, les amours fugaces et leurs blessures éternelles, la province d’autrefois et la grande ville où l’on s’est exilé, ses quartiers populaires, ses banlieues, ses solitudes.
Yòrgos Markòpoulos ne fréquente pas les grands de ce monde, mais les humbles, les paumés, les écorchés, qu’il raconte à mi-voix, non sans une extrême tendresse. Il peint l’âme populaire comme personne, simplement, dignement, dans une langue à la fois familière et noble, où les plus pauvres mots retrouvent éclat et fraîcheur. Ses poèmes avancent d’un pas tranquille, un peu somnambulique, à la fois nets et flous, doucement insistants, boitant légèrement, avec des mots répétés comme un ressassement douloureux, un piétinement d’envol impossible, et en même temps comme une caresse.
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