Interpréter pour traduire, c'est comprendre au-delà des mots puis exprimer un sens déverbalisé.
Le principe fondamental dont s'inspirent les articles réunis ici est que le processus de la traduction est le même, quelles que soient les langues et quels que soient les genres de texte. Le passage d'un texte à une pensée non verbale et de celle-ci à un autre texte est indépendant des langues ; il n'est pas différent de celui de l'énonciation ou de la compréhension d'une parole dans la communication unilingue ; toutefois son observation est plus facile à travers la réexpression du vouloir dire dans une autre langue qu'il ne l'est dans une même langue au reçu de l'évanescente chaîne sonore ou des mots figés durablement dans l'écrit.
Cette étude fait ressortir que s'il existe des correspondances entre les langues à tous les niveaux (marques morphologiques, syntagmes, alignements syntaxiques, motivations lexicales, sémantisme), la mise en œuvre de ces correspondances ne constitue pas pour autant une méthode d'enseignement. L'interprétation n'est pas une traduction au sens d'un passage direct d'une langue à une autre, de sorte que son enseignement ne se confond pas avec l'enseignement des langues. Il s'agit bien au contraire d'accéder aux sens des discours et d'exprimer ces sens en créant des équivalences inédites en langue d'arrivée. C'est affaire de méthode. L'étudiant doit acquérir cette méthode, l'enseignant la lui donner.