Sa poésie, attentive au présent jusque dans ses manifestations les plus infimes, mais non moins attirée par les grands mythes antiques, entrelace les deux grands thèmes éternels : amour et mort, en y ajoutant la dimension de la révolte. Sa vision du monde est pessimiste, mais avec douceur. Sa poésie se plaît à dialoguer : avec la Muse qui a longtemps fui le poète ; avec son fils disparu à vingt ans ; avec les anciens chants populaires qu’il vénère (certains poèmes en reprennent la forme) ; avec le passé de sa langue ; il aime jouer avec eux tous, acrobatiquement, y compris dans les moments de douleur — ce qui donne à ses poèmes, accablés de tristesse parfois, des allures de ballet aérien. Avec lui aussi, Sisyphe peut paraître heureux malgré tout.