Parmi les talents d'Alexandre Vialatte, ont souvent été relevés ceux de romancier, de traducteur, de chroniqueur à l'ironie désopilante ou féroce, d'«entomologiste» scrupuleux, de géographe auvergnat, mais jamais n'avaient été mises en lumière les qualités déployées dans l'exercice périlleux de la critique littéraire. Or dans ce domaine il a fait preuve d'une rare indépendance d'esprit, d'éclectisme et d'un savant dosage de tendresse et de rigueur. La sélection des nombreuses chroniques littéraires que Vialatte a données au quotidien La Montagne, au mensuel Le Spectacle du Monde ou à l'hebdomadaire Paris-Match - d'Audiberti à Villon, en passant, entre autres, par Blondin, Buzzati, Céline, Ionesco, Larbaud, Musil, Nimier, Simenon... - couvre bien sûr une époque, mais leur richesse est encore d'actualité, car la perspicacité du critique a su mettre en exergue ce qui appartient à la littérature universelle.