L'exclusion n'est pas l'apanage des sociétés contemporaines. Une large part des hommes ayant vécu dans l'Antiquité était soit privée de droits, en tout ou en partie, soit sous la menace de la dégradation civique, de l'ostracisme ou de l'exil. Quant aux femmes, même dans le meilleur des cas, leur statut d'éternelles mineures reléguait leur influence à la seule sphère familiale. Si le mot "exclusion" n'a d'équivalent ni en latin ni en grec, sa réalité est omniprésente en Grèce comme à Rome.
A travers une sélection de textes en traduction, parmi les plus forts de l'Antiquité, ce "Signet" invite le lecteur à explorer les sociétés antiques par leurs marges, à la limite de ce qu'elles jugeaient tolérables, à la frontière de ce qu'elles définissaient comme l'humain. A côté de grandes figures d'exilés (Ovide, Cicéron) ou de révoltés (Spartacus), il y découvrira des figures d'exclus qu'il a rarement l'occasion de rencontrer, comme les atimoï, les pharmakoï, les pauvres et les parasites.
Ces témoignages souvent poignants dévoilent une dimension fondamentale de la vie des Anciens : pour tous, partout, sa très grande fragilité.