Sade et Dimitriàdis… Il fallait bien qu’ils se rencontrent un jour, ces deux-là. Comme on pouvait s’y attendre, ça chauffe : alternant comme son illustre prédécesseur les déchaînements érotiques les plus extrêmes et les conversations philosophiques débridées, l’auteur retrouve la frénésie sexuelle de son Chrysippe ou de son Phaéton par exemple, et plus généralement l’excès et la violence où baigne tout son théâtre.
Oui, mais nous ne sommes plus chez Sade, chantre d’une liberté absolue, souveraine. La variation de Dimitriàdis, peu à peu, se révèle bien plus ambiguë. L’exaltation triomphante et l’idéale unanimité du début vont faire place à la souffrance et à la discorde.
Dimitriàdis ne vient pas donner des réponses, mais poser des questions, avec son insistance coutumière, elle aussi extrême, douloureuse.
Ce qui reste constant et bien clair d’un bout à l’autre, du moins, c’est la condamnation virulente d’une société prête à écraser tout ce qui n’obéit pas servilement à ses lois.