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Nikos Kavvadias

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Journal d'un timonier et autres récits

“Je ne suis pas descendu du bateau à Port Saïd. Je suis resté des heures à regarder le bout du canal, du côté de la mer Rouge, m’imaginant des ports avec mes yeux aveuglés par le soleil. Et lorsque, à la tombée de la nuit, j’ai entendu qu’on levait l’ancre, j’ai eu l’impression d’être le modeste héros du conte qui reste des heures devant la porte ouverte d’un jardin enchanté, en se contentant de respirer le parfum enivrant des fleurs et en écoutant gazouiller des oiseaux invisibles, sans pouvoir pénétrer dans le jardin, parce qu’on l’a attaché. Et quand le bateau est reparti, je suis resté à l’arrière, près du loch, en regardant clignoter l’œil énorme du phare, submergé par un chagrin semblable à celui qu’on éprouve quand on laisse passer une occasion de s’enfuir.”

Des textes inédits en français de Nikos Kavvadias, le “poète des mers”.

Marseille, Port Saïd, Argostoli…, l’inconnue à qui l’on écrit du bord que l’on ne quitte pas, les heures de quart qui s’étirent, les typhons des eaux du Pacifique : des pastilles tantôt grises, tantôt colorées, par le Blaise Cendrars de la littérature grecque du XXe siècle.

13,80 €

Le quart

" Je voudrais qu'on oublie aussi mes ossements, mais dans un bordel. Et que les femmes s'en servent comme canules pour leurs bocks, comme fume-cigarettes, comme sifflets. " Odyssée moderne d'une noirceur totale, Le quart relate les errements d'une embarcation sans âge, en route vers la Chine. Cercueil flottant, le cargo et son équipage voguent sans cesse vers d'autres ports, d'autres maraudages, d'autres bordels et d'autres putains. Entre deux escales, les marins grecs qui se trouvent à bord nous livrent sans pudeur leurs misérables existences ; ils ressassent leurs aventures, leurs amours, leurs échecs, avec une amertume et une mélancolie abyssales. Chef-d'oeuvre publié en 1954, le roman du poète grec Nikos K'avvadias parle de l'absurdité humaine mais aussi et surtout de la mer, ce lieu mythique que, de Conrad à Cendrars, nul n'a si bien décrit que lui.
10,80 €

Nous avons la mer, le vin et les couleurs

Plus de cent vingt lettres envoyées par le marin-poète Nikos Kavvadias tout au long de sa vie à sa sœur et sa nièce chéries et ses amis, tout ce que la Grèce a compté d’écrivains, éditeurs ou comédiens au XXe siècle. Ainsi que dix lettres du romancier M. Karagatsis à son ami "La Sirène". Traduit du grec par Françoise Bienfait et Gilles Ortlieb
25,30 €