André Maurois a signé beaucoup de biographies d'écrivains, mais celle qu'il consacra à George Byron est sans doute la plus hantée tant le poète romantique anglais, avec son génie et son pied-bot, était plein d'amertume, fier, infernal. « Pour les romantiques, écrit Maurois, la vie est une oeuvre. » L'inverse est également vrai : Byron a fait de son oeuvre un miroir, un tableau, un drapeau, un tombeau. Mort à 36 ans à Missolonghi pour la liberté de la Grèce, le poète de Childe Harold a aussi laissé des lettres et des journaux d'une terrible liberté de moeurs et d'esprit. En affrontant sa vérité, Maurois atteint aux mystères de l'âme romantique. Son art du récit, précis et fiévreux, tire le héros des flammes pour le plonger dans un bain de lumière.