Que savais-je d'Oscar Wilde quand je me suis penché sur son destin judiciaire ? Je n'ignorais pas qu'il avait été poursuivi en raison de pratiques homosexuelles, condamné à une peine d'emprisonnement, et qu'il était mort à Paris à l'aube du XXe siècle, misérable et rejeté par la société qui l'avait tant fêté. Demeurait cependant dans sa vie cet épisode singulier. Il m'apparut que la poursuite et la condamnation de Wilde pouvaient se révéler riches d'enseignements.
Voici, un écrivain célèbre que la justice de son pays, réputée dans toute l'Europe pour son respect des droits de la défense, a condamné, pour homosexualité, à deux années de travail forcé, en cellule solitaire. Il en sortit brisé, ruiné et déshonoré. Pareille tragédie judiciaire sur fond de répression victorienne de l'homosexualité méritait d'être présenté au public français. Ce qui fut fait. Jorge Lavelli en assura la mise en scène au Théâtre de la Colline.
Roland Bertin incarna le personnage de Wilde. A eux et à tous les comédiens et techniciens qui les entouraient, ma reconnaissance est acquise. R. B.