Dans Électre, Giraudoux s'empare du mythe des Atrides cher aux Tragiques grecs, et réinvente l'histoire de celle qui arma le bras de son frère Oreste pour venger, au prix d'un matricide, le meurtre d'Agamemnon. Cette pièce d'une fantaisie débridée, qui oscille entre classicisme et baroque, et où se conjuguent tragédie, vaudeville et enquête policière, marque l'apogée de son art théâtral. À travers le combat d'Électre pour la vérité et la justice, Giraudoux dénonce la mauvaise foi ordinaire, les mensonges entretenus et les petits arrangements iniques qui conduisent les hommes, sans même qu'ils en aient conscience, à accepter l'inacceptable.