Alba se lit d’une traite. Dès les premiers vers, le lecteur est happé par le mystère de cette Alba insaisissable, ville d’abord, puis femme et, très vite ni l’une ni l’autre ou les deux à la fois. Chaque quartier d’Alba est un monde et tous ces mondes se dévoilent un à un, au rythme des jours de la semaine – chaque jour engendrant une nouvelle Alba – qui donne le sentiment d’un temps figé ou infini, sans passé ni avenir.
Tout au long de ce parcours écrit dans une prose poétique compacte, sèche et vive – dont le rythme est créé par un usage subtil de la répétition et de la variation –, s’interpose l’autre Alba, la femme. Elle observe le monde et soi-même, à la fois proche dans ses postures, ses gestes simples que saisit le poète, et distante, mystérieuse car frappée de mutisme.
Thomas Tsalapatis s’empare de la cité aride qui l’entoure et l’observe comme à travers un kaléidoscope, laissant chacun reconstituer l’identité d’Alba. Et il nous offre une vision métaphorique du réel qu’on n’oublie pas de sitôt.