Quatre longues études, publiées de 1959 à 1966 dans la revue Diogène, ont donné l’occasion à Kostas Papaioannou de développer sa pensée sur ce qu’il nomme la « consécration de l’histoire ».
Toute sa réflexion s’organise autour d’une antithèse. D’un côté, il y a l’homme moderne, qui se veut un être entièrement historique, et de l’autre l’homme grec, qui n’est intelligible que dans le cadre stable d’un cosmos éternel. (…) le dialogue qu’ils entretiennent, sous-tend les analyses que l’on va lire.
La singularité de l’attitude de l’homme moderne n’apparaît en effet pleinement (…) que si elle est confrontée à une expérience radicalement différente, celle de l’homme antique, et plus précisément de l’homme grec.
Comment est-on passé de l’une à l’autre de ces deux conceptions à tous les égards antithétiques que l’homme a pu avoir de lui-même et du monde ? Comment l’ordre éternel du cosmos a-t-il laissé la place à l’histoire considérée comme théodicée et comme théophanie ?
Ces quatre essais sont donc reproduits ici accompagnés d’une conférence sur « Baudelaire et la modernité », dont le texte, moins élaboré peut-être, contient néanmoins de pénétrantes remarques sur cette notion de « modernité » qui est comme l’extrême pointe de l’actualité historique par laquelle, depuis le XIXe siècle, l’homme a la prétention de se définir.