banner

Littérature

Trier par
Afficher par page
Voir comme Liste Grille

Humiliés et offensés

Le premier grand roman de Dostoïevski est sans doute l'un des plus destructeurs qu'il ait écrits. C'est bien un sentiment de malaise et d'amertume qui naît de cette histoire dans laquelle le narrateur, un romancier phtisique et solitaire, aime désespérément une jeune fille qui succombe au charme d'un freluquet ; une histoire qui met en scène deux malédictions paternelles pour deux femmes qui ont fauté ; une histoire au bout de laquelle seuls les monstres seront récompensés.
Malgré la noirceur des personnages, le lecteur ne pourra qu'être saisi par la force juvénile du lyrisme, par la joie pure du romancier qui s'abandonne à une intrigue sentimentale, relevée à tout instant par l'ironie la plus fine.
10,70 €

Hygiène de l'assassin

Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l'écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c'est qu'aucune forme ne s'apparente autant à la torture. Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l'interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Dans ce premier roman d'une extraordinaire intensité, Amélie Nothomb manie la cruauté, le cynisme et l'ambiguïté avec un talent accompli.
9,10 €

Icare crie dans un ciel de craie

Alors que la longue tradition des icariens s'était concentrée sur la chute d'un fils, du ciel jusqu'à la vague, Icare crie dans un ciel de craie ralentit la descente et dédouble l'impact. L'auteur s'interroge attentivement sur les heures sous-marines du précipité pour écrire le poème des dernières heures d'Icare délirant sous les eaux.
C'est un net progrès qui offre un document décisif pour la connaissance de la vie des noyés.
Avec Icare c'est bien la génération des fils qui est visée. Que peuvent-ils retenir de leurs pères, ces fils du début du XXIe siècle ? Comment inventer, en langue de poète, une réflexion sur la transmission et ses conditions ?
Certes, Icare tombe plutôt mal, mais il aura au moins essayé de se forger un cri : un cri susceptible de faire entendre, dans son nom, un ciel de craie : « Icare qui voudrait votre beau nom tourner il trouverait craie, criez donc Icare, criez dans votre ciel de craie ».
17,70 €

Ici et là-bas

Qu'il mette en scène un couple évoquant ses difficultés devant un thérapeute ou un jeune républicain bien sous tout rapport s'encanaillant avec un groupe de punk, obsédé par une petite fille aux cheveux étranges, David Foster Wallace ne cesse de balayer ses obsessions, avec l'amour en éternelle ligne de mire. Aussi drôles que décalées, ces deux nouvelles, tirées du recueil La fille aux cheveux étranges, offrent une excellente entrée dans l'univers d'un des auteurs les plus brillants de sa génération.
3,50 €

Il neige sur le pianiste

" J'ignorais que le musicien venait de tomber dans le cercle magique annoncé quelques minutes plus tôt par le renard, qu'il s'agirait d'un bizarre roman d'amour, qu'il en serait le personnage, et qu'avec le renard ça m'en ferait deux, et que jusqu'à la fin je ne saurais pas lequel des deux j'allais aimer le plus. " Un soir de première neige, loin de tout, une vieille romancière enracinée dans sa forêt reçoit la visite d'un pianiste, voyageur planétaire, connu pour ses interprétations de Jean-Sébastien Bach. Ils ne s'étaient jamais vus. Il était prévu qu'il ne resterait qu'un soir, mais la romancière n'a pas du tout envie de le laisser repartir. Comme la neige n'en finit pas de tomber et qu'il y a un Steinway sur place, elle va le séquestrer dix jours et onze nuits. Captivée par ce personnage, et même troublée, le soir du troisième jour, elle ajoute quelques gouttes de plus au somnifère qu'il lui demande pour se remettre de son décalage horaire. On n'est pas loin du roman de Kawabata, Les belles endormies. Le thème du désir et de la viellesse est ici abordé, mais de façon inversée, et c'est sans doute un peu plus dérangeant : il ne s'agit pas d'un vieil homme qui entre dans le lit de jeunes beautés endormies, mais d'une femme vieille qui s'assoit au bord du lit d'un homme qu'elle a endormi, plus jeune qu'elle, et très beau. Le même soir que le pianiste était arrivé un petit renard en très mauvaise forme. La romancière le soigne. Elle le sauve. Observer chaque soir cet extraordinaire petit renard devient une sorte de rite, et les rites, se dit-elle, sont là pour remetter de l'ordre dans le monde. Il est donc question de soigner le monde, grâce à un pianiste et grâce à un renard. Et il est aussi question de deux amours. Un du jour, un de la nuit. L'un venu du dehors, apportant sa vie concrète, terrestre et menacée. L'autre, on dirait, venu de derrière la mort, nous assurant que tout a déjà eu lieu. Les horreurs ont été lavées à grande eau. Le monde resplendit.
23,00 €

Il pleuvait des oiseaux

Trois octogénaires épris de liberté vivent selon leur propre loi en forêt profonde dans le nord de l'Ontario. Non loin de là, deux hommes, l'un gardien d'un hôtel fantôme et l'autre planteur de marijuana, veillent sur l'ermitage des vieillards. Leur vie d'hommes libres et solitaires sera perturbée par l'arrivée de deux femmes. D'abord une photographe en quête du dernier survivant des grands feux qui ont ravagé la région au début du XXe siècle. Puis une deuxième visiteuse, très vieille celle-là, Marie-Desneige, un être aérien et lumineux qui détient le secret des amours impossibles. La vie ne sera plus la même à l'ermitage. Il pleuvait des oiseaux est un superbe récit qui nous entraîne au plus profond des forêts canadiennes, où le mot liberté prend tout son sens. L'émotion, brute et vive, jaillit à chaque page.
7,20 €

Il y a des choses que non

« Un jour l'enfant que j'étais, ne sachant guère de quoi elle parlait, demande à sa grand-mère pourquoi elle avait fait de la Résistance.
- Ma fille, répond-elle, il y a des choses que non. Tu ne sauras peut-être pas toujours à quoi dire oui, mais sache à quoi dire non.
Je ne sais pas si j'ai su, mais j'ai essayé. »
16,68 €

Il, et sa nuit

15,00 €

Iliade

« Il m'est difficile de montrer tout cela comme si j'étais un dieu », écrit Homère. Et pourtant. Voici le texte fondateur de toute la poésie épique occidentale et, plus encore, de toute littérature qui se veut poésie. Le récit transcende son sujet même : l'affrontement des Troyens et des Achéens, menés par les héros Hector et Achille, sous la tutelle des dieux. C'est qu'il exprime l'essence des passions humaines (la colère, la jalousie, l'envie), des conflits, de l'amitié, de l'héroïsme. C'est qu'il dit, de manière universelle, la peur et le courage face à la mort. « Zeus père, sauve du brouillard les fils des Achéens. Rends-nous le grand jour, donne à nos yeux de voir. Fais-nous mourir, puisqu'il te plaît, mais dans la lumière. » Chant XVII
11,40 €

Impasse dignité

"On se rend vite compte que c'est la porte d'à côté "Impasse Dignité", tout est à portée d'yeux et d'odorat. De l'ordinaire magnifié par une écriture élégante, une sensibilité et un regard qui nous laissent admiratifs, époustouflés. ".
10,35 €