Cavàfis est l’anti-Rimbaud : son développement fut progressif et lent. Ses premiers poèmes sont écrits à l’ombre des Parnassiens, de Baudelaire, des Symbolistes, de Browning ; il ne devient pleinement lui-même qu’aux abords de la quarantaine — un peu comme Proust, son contemporain. Il publie peu et comme à regret, retravaillant certains poèmes inlassablement pendant des années. Il ne verra pas la première édition d’ensemble de son œuvre, parue peu après sa mort.
Les éditions françaises de Cavàfis, conformément à l’usage grec dominant, placent les Poèmes publiés en tête, éventuellement suivis d’une partie de l’œuvre non officielle. Nous avons choisi une présentation différente, chronologique — en précisant bien à quelle catégorie appartient chaque poème. Cette disposition nouvelle donne au lecteur un point de vue différent sur l’œuvre ; moins solennelle, plus intime, plus vivante, elle permet de suivre la progression du poète qui cherche sa voix, qui devient peu à peu lui-même. On n’en sera que plus ébloui par les merveilles de la fin.
Eschyle : Les Perses - Les Sept contre Thèbes - Les Suppliantes - Prométhée enchaîné - Orestie : Agamemnon. Les Choéphores. Les Euménides.
Sophocle : Ajax - Les Trachiniennes - Antigone - Œdipe roi - Électre - Philoctète - Œdipe à Colone. Appendice : Fragments.
Les Athéniens ont peu à peu transformé une banale cérémonie religieuse en un affrontement de personnages. On devine à travers Eschyle (525-456 av. J.-C.) combien les mythes suscitaient la communion du peuple (Les Perses, l'Orestie). Mais avec Sophocle (495-406 av. J.-C.) ils font prendre conscience du destin solitaire de chaque être (Antigone, Philoctète,Œdipe à colonne). Et chez Euripide (480-406 av. J.-C.) ils deviennent prétexte à des débats qui émeuvent et divisent notre cœur (Médée, Andromaque, Iphigénie).
Jean Grosjean
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